Ce vendredi Urban comics va publier une de mes histoires favorites sur votre boyscout préféré, le sublime Superman For All Seasons de Jeph Loeb au scénario et du regretté Tim Sale au dessin.
Ce duo d’artistes est devenu iconique pour la majorité des lecteurs de comics au tournant des années 2000 grâce à des titres devenus cultes aujourd’hui comme Batman the long halloween chez DC ( 1996 ) ou la tétralogie des couleurs chez Marvel ; composé des 4 miniséries Daredevil : Yellow (2002) Spider-man : Blue (2003), Hulk : Gray (2004) et le plus récent Captain America : White (2015).
Si the long halloween raconte la première année de Bruce Wayne après qu’il ait enfilé le costume du chevalier noir dans Batman Year One, la tétralogie des couleurs joue, elle aussi, sur une certaine notion du passé avec les personnages de Marvel qui jette un regard en arrière, empreint de nostalgie, sur un passé plus heureux et sur des amours et ami.e.s perdu.e.s.
D’une certaine manière, Superman For All Seasons, s’il est souvent oublié dans les œuvres cultes du duo, est le parfait point de jonction entre les deux projets plus célèbres par le grand public.
Ici aussi l est question de jeunes années du héros et de regard sur ce passé car cette mini-série parle, à la manière de Batman Year One, de l’année ou un certain Clark Kent quittera son petit village du Kansas pour arborer un S sur la poitrine et devenir le plus grand héros que Métropolis et le monde aient jamais connu. Mais à la différence des Couleurs, ici ce n’est pas Superman qui se remémore de son passé mais quatre personnes auquel il est lié et qui vivent le temps présent en observant les débuts du jeune héros.
Chaque épisode est lié à une saison et chaque saison lié à une personne. C’est l’histoire d’un père qui s’inquiète pour son fils aux capacités hors du commun. C’est l’histoire d’une journaliste qui découvre le plus grand scoop de sa vie. C’est l’histoire d’un homme d’affaires qui traite la différence comme une menace à éradiquer. C’est l’histoire d’un amour de jeunesse encore frais qui sait que derrière ce torse impénétrable par les balles bat le cœur du meilleur des hommes.
Et c’est l’histoire d’un homme qui ne veux pas devenir empereur car ce n’est pas son affaire. Un homme qui ne veux ni conquérir, ni diriger personne. Un homme qui voudrait aider tout le monde dans la mesure du possible. et pour lui peu de choses sont impossibles.
Si l’histoire m’a profondément touché, il faut aussi parler du travail remarquable de Tim Sale qui ici rend hommage a un des plus grands maitres de la peinture américaine, Norman Rockwell, à travers d’énormes cases et des pleines pages qui évoquent le travail de celui qui peignait la beauté de l’Amérique rurale.
Il faut aussi parler de son design si particulier de son Superman, tel un Golem gauche en tant que Clark qui se transforme en Colosse surpuissant en tant que Superman, avec sa tête bien trop grosse pour son petit visage. Ce style le rend solaire et impossible à voir comme une menace alors même que la plupart des travaux de l’époque tendaient à rendre le boyscout plus edgy.
Superman For All Seasons était une œuvre à contrecourant de son temps. Calme. Posé. Loin des batailles contre des extraterrestres et loin des tambours de guerre. Comme pour rappeler que le seul battement qui ne devrait avoir d’intérêt c’est celui du cœur. Et du cœur ce titre en a. Dans chacune de ses pages. Dans chacune des couleurs que Tim Sale a déposé sur ses pages. Dans chacun des mots qu’a écrit Jeph Loeb.
Superman For All Seasons est un titre qui fera battre votre cœur comme il a fait battre le mien il y a pas loin de 20 ans déjà.
Avec ce titre vous comprendrez pourquoi j’aime Superman au point que quelques mots dans une série télé qui avait tout pour me déplaire m’ont arracher un sourire satisfait parce qu’enfin, ils avaient compris qui était Superman pour moi et beaucoup d’autres. Beaucoup grâce à ce comics.
Pour l’heure laissez moi vous proposer quelques Super Lectures disponible en français à coté de ce titre.
Tout d’abord Superman Red S… Naaaaan je rigole. Laissez ça de coté et parlons de vrais bon titres.
Je pense qu’il n’est nul besoin de vous demander de posséder All Star Superman de Grant Morisson et Frank Quietly mais pour la forme citons le.
Commençons par les origines et pour le coup je vous propose 3 titres
Superman Man of Steel par John Byrne, le titre qui va redéfinir les origines de Superman après Crisis on Infinite Earths.
Perso j’adore mais je peux comprendre que des jeunes lecteurs trouveront ça démodé vu que la jeunesse et le bon gout ne vont pas ensembles.
Ca reste un titre emblématique du personnage et c’était une excellente série.
Superman Les Origines aka Superman Birthright de Mark Waid et Leinil Francis Yu.
Une excellente maxi série qui a redéfini Superman pour le nouveau millénaire. Graphiquement c’est très bon et scénaristiquement c’est écrit par Mark Waid.
Quoi ? Il faut que j’explique pourquoi c’est cool que ça soit écrit par lui ? Ben tout simplement parce que Waid est un excellent auteur, qu’il est l’un des plus grand fans du boyscout et qu’il est souvent considéré comme LA référence sur l’histoire du personnage. Du coup c’est une garantie de respect du personnage en plus d’être bien écrit.
Superman Terre Un par Joe Michael Straczinsky et Shane Davis.
Le label Terre Un est l’occasion pour DC de laisser de grands auteurs réimaginé l’origine des héros hors de toutes continuités et franchement c’est aussi un gage de qualité tant il n’y a pas à jeter grand chose. Superman Terre Un ne déroge pas à la règle et permet une lecture moderne des débuts de Superman.
Maintenant passons à des histoires qui ne touchent pas à ses origines.
Superman – Le dernier Fils par Geoff Johns et Richard Donner et Adam Kubert.
Tout le run de Geoff Johns mérite un coup d’oeil et habituellement on présente plus son Origine Secrête avec Gary Frank au dessin mais si je ne dois en proposer qu’un seul ce sera celui la (mais lisez tout, vous ne le regretterez pas ) parce que c’est une excellente histoire, graphiquement c’est somptueux ( ben c’est Kubert… )et que c’est coécrit avec le monsieur qui m’a fait croire qu’avec une serviette attaché autour du coup je pourrais voler comme Superman quand j’étais petit : le génial réalisateur Richard Donner.
Kingdom Come par Mark Waid et Alex Ross
Attention ceci est un classique et pour moi un indispensable à avoir dans sa bibliothèque à coté de For All Seasons et All Star Superman.
Graphiquement somptueux avec les peintures d’Alex Ross et un scénario en forme de quête initiatique qui montre si bien pourquoi l’espoir est une notion plus importante que la puissance dans le lore de Superman.
Kryptonite par Darwyn Cooke et Tim Sale
Pas le meilleur travail de Darwyn Cooke ni de Tim Sale mais ça reste un récit très intéressant dans l’exploitation de l’idée de la Kryptonite.
Si For All Seasons peut être considérer comme une sorte de Year One pour Superman, Kryptonite serait un peu son long Halloween
Et maintenant quelques bons titres récent.
Superman écrase le Klan par Gene Luen Yang et Gurihiru
Adaptation d’un épisode du show radio Superman de 1946 qui a exposé la vérité sur le KKK dans la vie réelle.
Superman Up in the sky par Tom King et Andy Kubert.
Une excellente histoire mettant en avant la force de caractère et l’optimisme de l’homme d’acier qui démontre qu’il n’abandonne personne lorsqu’arrive le danger.
Une excellente histoire, comme d’hab avec Tom King, servi par un excellent dessinateur, comme d’hab avec n’importe quel membre de la fratrie Kubert.
Voila Bonne Lecture à tous